Allegra Padrino ALLY ♠ you can see my heart beating
Messages : 160 Date d'inscription : 04/11/2009 Credit : herjuliwii Job : Etudiante en droit. Pseudo : Giulia.
| Sujet: AMEE&ALLY ; t'as une tête de mollusque. Sam 28 Nov - 19:57 | |
| ELSA88 @ lj
Les portes claquaient, le son de la cloche retentissait entre les parois de la bâtisse. Une odeur nauséabonde de cigarettes que l’on écrase contre le sol embaumait l’air. Un parfum de jasmin et de fleurs fraîchement cueillies régnait dans l’atmosphère. Allegra se tenait contre la porte en bois de la salle à manger, seule. Elle tenait dans une paume de main un petit livret noir, relié par un unique fil de couture. Dans l’autre, ses doigts serraient si fort un stylo plume. L’encre bleue pénétrait dans les lignes du cahier et dans le fin papier. Elle poussa un long soupir, au son de la cloche et se leva d’un geste vif, posant son cahier sur la table basse qui se trouvait à côté. Il était l’heure de manger mais, bizarrement, Allegra n’avait pas faim. Si Julio lisait dans ses pensées, il se moquerait sûrement d’elle. Elle, qui avait toujours faim et qui engloutirait la terre entière, comme seul déjeuner. Elle prit place sur la table en bois, où reposaient déjà des plats en argile, faits à la main et des assiettes en porcelaine. Le repas avait toujours été quelque chose d’important, dans sa famille. C’était l’unique moment où ils se voyaient tous. On ne pouvait reporter un repas, on ne pouvait y échapper. Une odeur de pâtes flottait désormais dans l’air mais la jeune femme ne retrouvait pas sitôt le goût de manger. Alors, toute la famille prit place. Sa mère, forte, tenait un plat de pâtes à la sauce tomate, entre ses mains et le déposa sur la nappe provençale, un sourire triomphant aux lèvres. Derrière, suivaient Julio, non coiffé, comme d’habitude et Amedea, soutenant le plat de son regard obscur. Et enfin, arrivèrent Sallustae, de sa silhouette frêle et innocente, et le chef de famille, Riotto. Tous étaient parfaitement vêtus, hormis Julio qui avait omis de coiffer ses cheveux épais et de s’habiller, comme le jour de dimanche. En effet, le dimanche était sacré dans leur famille et tout le monde devait participer à cette célébration. En général, Amedea, Allegra et Sallustae descendaient au marché de légumes et devaient, durant l’après-midi, préparer le dîner. La mère et le père, quant à eux, rendaient visite à leur famille respective et Julio accompagnait généralement ses sœurs jusqu’au marché, suivant de près la petite Stae. « Julio, t’as une tête de mollusque, c’est affolant. » murmura Allegra à son frère, lui tapant amicalement le dos. Il lança un simple marmonnement, seule réponse. Tous prirent place autour de la table et se servirent respectivement de pâtes. Un énorme plat était placé au centre de la table et on eût cru que le repas était prévu pour des dizaines de personnes. On voit gros, avec la famille Padrino, très gros. « Ally, pourquoi tu ne te sers pas ? Dépêche-toi, on doit partir après le repas pour le marché. Il paraît qu’ils vont fermer plus tôt à cause de la pluie … » s’exclama Amedea, les yeux brillants. Amee avait toujours été le modèle de la famille. Elle avait tout réussi, c’est vrai, tandis que Julio et Allegra, eux, peinaient à s’en sortir. Quant à Stae, la petite adoptée, elle était brillante mais n’arrivait pas à la cheville de sa grande sœur. Mr et mme Padrino étaient fiers de leurs enfants mais jamais, ils n’avaient ressenti plus d’amour pour Amee, malgré ses résultats. Enfant, elle trouvait cela injuste puisqu’elle était la meilleure mais en grandissant, ses caprices étaient passés et elle avait trouvé la voix de la raison. Allegra observa sa grande sœur et haussa les épaules, distraite. Elle avait les yeux rivés sur son assiette, vide et sa bouche, entrouverte, n’émettait aucun bruit distinct. Les commissures de ses lèvres étaient légèrement relevées ; son dos était droit, d’un air digne. « Je ne viens pas, cet après-midi. J’ai mieux à faire que choisir entre un poireau et une carotte. Je te fais confiance, de toute façon et il vaut mieux laisser sa chance à Stae qu’à moi. Tu sais bien que je n’ai aucun talent culinaire. » répondit-elle d’une voix tremblante. | |
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